A vos jeux, mes amis
Ambroise Thomas
A vo jeux, mes amis, permettez-moi, de grâce
De prendre part!
Les paysans la regardent avec surprise et l'entourent
Nul n'a suivi ma trace!
J'ai quitté le palais aux premiers feux du jour
Déjà l'oiseau chantait dans les bois d'alentour
La brise matinale agitait la feuillée
D'un long frisson d'amour!
Des larmes de la nuit la terre était mouillée
Et l'alouette, avant l'aube éveillée
Planait dans l'air
Leur faisant signe d'approcher
Mais vous, pourquoi vous parler bas
Ne me reconnaissez-vous pas?
Hamlet est mon époux, et je suis Ophélie!
Ophélie!
OPHÉLIE, à demi-voix, s'adressant aux jeunes filles qui l'entourent
Écoutez: - un doux serment nous lie!
Il m'a donné son coeur en échange du mien
Et si quelqu'un vous dit qu'il me fuit et m'oublie
N'en croyez rien! ... N'en croyez rien!
LE CHOEUR
Qu'il soit toujours fidèle
Comme vous toujours belle
C'est le voeu de nos coeurs, ô noble demoiselle!
OPHÉLIE, avec tristesse
S'il trahissait sa foi, j'en perdrais la raison!
Gaiement
Partagez-vous mes fleurs!
A une jeune fille
A toi cette humble branche
De romarin sauvage
A une autre
A toi cette pervenche
Et maintenant, écoutez ma chanson