Poil de lune
Pensées Nocturnes
Il est dur lorsque sur la terre
Dans le bonheur on a vécu
De mourir triste et solitaire
Sur les ruines d'un vieux cul
Jadis dans une forêt vierge
Je fus planté, sur le versant
Qu'un pur filet d'urine asperge
Et parfois un filet de sang
Destin fatal! Un doigt nubile
Un soir par là vint s’égarer
Et de sa phalange mobile
Frotter, racler et labourer
J’ai vu s’en aller nos dépouilles
Sur le fleuve des passions
Qui prend sa source dans les couilles
Et va se perdre dans les cons
N’ai-je pas vu tous les prépuces
Avoir chez nous un libre accès
Alors même qu’ils étaient russes
Surtout quand ils étaient français
J’ai vu le vieillard phosphorique
Dans un effort trop passager
Charger avec son dard étique
Sans parvenir à décharger
J’espérais à l’heure dernière
Me noyer dans l’eau des bidets
Mais j’habite sur un derrière
Qu’hélas on ne lave jamais
- Il eut parlé longtemps encore
Lorsqu’un vent vif précipité
Broyant, mais non pas inodore
Le lança dans l’éternité
Ainsi tout retourne dans la tombe
Tout ce qui vit, tout ce qui fut
Ainsi tout change ainsi tout tombe
Illusions… Et poils du cul