Le Président
Raffaella Carrà
Quelle soirée, messieurs, mesdames,
Une ambiance, tout un programme,
Des montagnes de caviar et le champagne,
Avec l'orchestre en sourdine,
Tout Paris et ses divines,
Personne ne manquait ce soir et j'étais là.
Se présente un grand seigneur,
"Je suis le comte Tralalère,
Très heureux et bienvenue chez moi, madame,
Fantastique, belles manières,
Un regard qui vous enflamme,
Pas de compliments, vous êtes chez vous ici
On se croirait,
Au cinéma,
Argenterie, cristal et tout, et tout le tralala:
"Je vous en prie,
Très cher amie…"
Il me présente ainsi,
Le président, le sénateur, le gros banquier, le grand directeur et…
Deux ministres, un rond magistrat,
Trois ou quatre constructeurs,
Conseiller, ambassadeur, et un maharajah;
Mais le président s'avance,
Quel bel homme, quelle élégance,
Il me parle d'a-rrêt de-lui brèvement.
Vous n' savez pas,
Mais celui-là,
Est l'homme plus puissant au milieu de tous ces gens-là,
Et nous avons,
'Y a un instant,
Fait une affaire ici, une grosse affaire,
Et pour fêter acceptez vous de danser avec moi.
Je m'endors au pays des fées,
Je m'éveille avec la télé,
Et là sur l'écran je vois en premier plan,
La photo d' mon président,
Comme un simple délinquant,
Le présentateur annonce, très sérieux:
«Arrêté le beau trafiquant,
Qui se déclarait président,
Qui sait comme il pourra s'en tirer.»
Je reste là, tout bêtement,
En regardant mon président,
Qui sait comme il pourra s'en tirer.
Qui sait?…
Qui sait?…
Qui sait?…
Mais…
Mais, mais qui sait?…
Mais qui sait?…