Carta
Silvana Estrada
Lettre
Je sais que t'es libre de partir
Comme tu peux aussi rester
Jusqu'à ce qu'on ajuste nos gestes
Et qu'on oublie le langage
Qu'il suffise d'un regard
Pour dire que je t'aime
Qu'il suffise d'un soupir
Pour déchiffrer tes peurs
Peut-être que c'est pour ça que tu t'en vas
Peut-être que c'est pour ça que tu reviens
À cause de cette nouvelle gravité
Insupportable qui nous terrifie
C'est pour ça qu'on s'accroche
À l'oubli de la solitude
Mais quand on s'en va tous les deux
On se retourne en arrière
Et peut-être que c'est vrai
Et qu'un jour je partirai aussi
Que l'amour ne dure pas un siècle
Et que la rivière ne coule pas à l'envers
Et peut-être qu'ils se trompent
Et que la peur nous joue des tours
Et pour nous éviter des douleurs
Le vent nous laisse derrière
Je sais que tu trouves sûrement
Un baiser qui a le même goût
Que mes lèvres qui te nomment maintenant
Tout doucement pour ne pas affronter
Je te propose un marché
Parce que je n'en peux plus
De cette tentative constante
De fuir pour revenir
Je propose qu'on se regarde lentement
Et qu'on fasse de la peau un foyer
S'évader à ciel ouvert
Et réinventer notre idée de la mer
Reinventer le temps
Laisser les armes en paix
Donner un sens au mouvement
D'un pas qui ne recule pas
Et peut-être que c'est vrai
Et qu'un jour je partirai aussi
Que l'amour ne dure pas un siècle
Et que la rivière ne coule pas à l'envers
Et peut-être qu'ils se trompent
Et que la peur nous joue des tours
Et pour nous éviter des douleurs
Le vent nous laisse derrière
Et peut-être que c'est vrai
Et qu'un jour je partirai aussi
Que l'amour ne dure pas un siècle
Et que la rivière ne coule pas à l'envers
Et peut-être qu'ils se trompent
Et que la peur nous joue des tours
Et pour nous éviter des douleurs
Le vent nous laisse derrière
Nous laisse derrière